mercredi 13 avril 2022

VANDA GARDINERAE

 



M. R. Motes (2021)

Section Obtusiloba


Une espèce très récemment décrite par Martin Motes. Malgré les ressemblances frappantes avec d'autres plantes de la section Obtusiloba, il s'agit bien d'une espèce différente.

En 2011, le Docteur Motes importa aux État-Unis des Vanda bensonii. Mais le port des plantes ne correspondait pas. À la floraison, il apparu des fleurs proches de Vanda brunnea mais surtout de Vanda denisoniana et Vanda x hebraica (l'ensemble de ces taxons sont décrits dans le blog) sans pour autant complètement correspondre. Dix ans plus tard, Martin Motes élève cette entité en une espèce : Vanda gardinerae. 

Si l'on désire approcher Vanda gardinerae en le comparant à Vanda denisoniana, les points de divergences les plus apparents sont: les feuilles beaucoup moins larges et plus carénées ; le labelle est plus cannelé et brun à son apex ; les lobes latéraux sont plus grands chez Vanda gardinerae.


L'espèce est dédiée à Lauren Gardiner, scientifique Britannique renommée qui travailla longtemps au Jardin Botanique de Kew. On lui doit, en autre, les tests ADN sur les Vanda.


Synonyme : sans synonyme.


Répartition : Indochine et Thaïlande.


Fleurs : de 4,8 cm de largueur et de hauteur. Couleur jaune passé couvert de taches et points beiges. Labelle, parcouru de lignes longitudinales, blanc à la base devenant ocre, bilobé et divergents à l'apex. Pétales et sépales effilés. Lobes latéraux arrondis et relativement grands.


Inflorescence :  de 10 à15 cm,  portant de 3 à 7 fleurs.


Plante : de taille moyenne, d'aspect beaucoup plus frêle que les autres plantes de cette section. Feuilles effilées et carénées. 










dimanche 23 janvier 2022

VANDA SAXATILIS

 







J. J. Smith (1926)

Section Dactylolobata

Saxatilis est un adjectif latin signifiant "qui vit ou se trouve entre les rochers". On peut raisonnablement imaginer que Smith a découvert l'espèce poussant sur des rochers (lithophyte), même si comme l'ensemble des taxons du genre, Vanda saxatilis est un Vanda surtout éphiphyte.

C'est un petit bijou de Vanda, tout en finesse, rare et originaire de l'archipel des Moluques en Indonésie. Il est classé dans la section Dactylolobata qui peut-être excessivement déroutante : la structure du labelle est complexe et permet l'identification de l'espèce. Vanda saxatilis est proche d'autres taxons comme Vanda aliceae (originaire également des Moluques mais avec des aires de répartition différentes),  Vanda lindenii (Nouvelle-Guinée) ou les nouvellement décrits Vanda mindanaoensis (ile de Mindanao aux Philippines) et Vanda aliceae.

Synonyme : souvent cité comme synonyme de Vanda furva dans le passé, les deux espèces sont désormais clairement séparées.

Répartition : certainement introuvable de nos jours à Ambon, comme fait état la description originale de J.J. Smith, il pousse dans certaines iles du sud des Moluques. Rarement rencontré en culture et bien souvent étiqueté par méprise en Indonésie Vanda celebica.

Fleurs : sépales et pétales jaunes recouverts d'un marquage brun-jaune plus ou moins dense selon les sujets. Labelle perpendiculaire (non retombant), relativement plat, marqué de deux lignes longitudinales assez large, apex bituberculé. Les lobules sont peu pubescents, courts et droits ou très légèrement courbés vers l'arrière. Il faut noter que cet apex bituberculé est une caractéristique commune à la section Dactylolobata. Par contre, l'anatomie des deux "lobules", ces deux excroissances visibles à la moitié du labelle, est une des clés pour différencier certaines espèces extrêmement proches de cette section. Lobes latéraux très grands, confiant au trigone, blancs sans marquage interne ou externe. Éperon en forme d'entonnoir, court, marqué de brun.

Inflorescence : portant généralement 5 à 9 fleurs.

Plante : de petite à moyenne taille. Feuilles recurvées.

Différenciation entre Vanda saxatilis, Vanda mindanaoensis et Vanda aliceae à partir des lobules latéraux :   

Alors que V. saxatilis est un taxon anciennement décrit par Smith en 1926, V. mindanaoensis et V. aliceae sont des espèces décrites récemment par le Docteur Martin Motes. Ils sont souvent difficiles à identifier. L'examen attentif des lobules permet de les différencier. Mais il existe, bien entendu, d'autres différences par exemple dans la structure des labelles ou la morphologie des tépales. Malgré tout, dans certains cas, l'exercice peut s'avérer très délicat malgré les renseignements mis à disposition. 

- Vanda saxatilis : lobules courts, peu poilus, droits ou très légèrement courbés vers l'arrière ;

- Vanda aliceae : lobules poilus, courbés vers l'avant ;

- Vanda mindanaoensis : lobules longs, largement pubescents et fortement courbés vers l'arrière. 



samedi 9 mars 2019

VANDA LOMBOKENSIS



Photo 3, fleur orangée. Photo : Maryse Deraeve.







J.J. Smith (1925)

Section Deltoglossae

Ses couleurs et motifs font de Vanda lombokensis une espèce tout à fait remarquable et recherchée. On la rencontre, comme son nom l'indique, dans l'ile de Lombok et au sein des petites iles de la Sonde en Indonésie 🌞.
Tout en restant rare Vanda lombokensis apparait plus fréquemment qu'auparavant, en photos tout au moins, mais reste un taxon bien énigmatique dont on ne connait, en réalité, que bien peu de choses. Des auteurs tel que le chercheur indonésien Destario Metusala constatent que les connaissances relatives à ce taxon sont lacunaires et, qu'ainsi, des études complémentaires sont nécessaires.
Reste la description originale de J.J. Smith datant de 1925 ainsi qu'un dessin. Sauf mention contraire, je m'en tiens à cette description dans cet article.

Synonyme : sans synonyme.

Répartition : ile de Lombok principalement et, à priori, les iles Nusa Tenggara en Indonésie.

Fleurs : de 5 à 6 cm parfumées surtout le matin. La description de 1925 fait état d'une couleur de base "rouge sang moucheté de blanc au centre". Toutefois, Vanda lombokensis semble plus variable car l'existence de fleurs orangées n'est plus à démontrer. Le labelle trilobé se prolonge par un long éperon, les lobes à la base sont triangulaires, le lobe médian est profondément convexe, quasi voûté et l'épichile entier.
On peut supposer que l'espèce ne soit pas stable. On observe des fleurs au labelle fortement bilobé ou alors au deux lobes à la base du labelle, élément souvent important pour identifier une plante de la section Deltoglossae, aux formes variables. Est-ce compatible avec la seule variation possible au sein d'une même espèce ? Apports extérieurs et/ou introgression de gènes d'un autre taxon pouvant ressortir des générations plus tard ? Les recherches ultérieures devraient clarifier la situation.

Inflorescence : semi-erigée, d'approximativement 10 cm portant jusqu'à 8 fleurs.

Plante: pouvant devenir imposante mais un sujet de 25 cm de haut peut aisément fleurir. Feuilles 23 à 28 cm de long.


lundi 4 mars 2019

VANDA SCANDENS











Holttum (1950)

Section Dactylolobata

Vanda scandens a été découvert en 1949 par Holttum aux alentours de Kuching, dans l'état malaisien de Sarawak à Bornéo. Comme toutes les espèces de la Section Dactylolobata, elle est peu souvent rencontrée en collection et porte des fleurs au labelle à la structure complexe.
Le nom du taxon fait référence au port grimpant de Vanda scandens. En effet, celui-ci est spécifique et unique dans le genre Vanda, ce qui permet d'identifier assez aisément l'espèce : la hampe est extrêmement courte tandis que l'entre-noeud est très espacé. Comme le fait remarquer le Dr. Martin Motes, on pourrait confondre cette plante avec un Renanthera ou un Trichoglottis.

Synonyme : sans synonyme.

Répartition : C'est dans l'état de Sarawak, dans la partie malaisienne de Bornéo, qu'a été découvert Vanda scandens. L'espèce est endémique à Bornéo mais la répartition exacte dans l'ile est méconnue.

Fleurs : parfumées de 3,5 à 4 cm. Tépales jaunes clairs marqués de points et taches marron bordeaux. Labelle jaune avec deux lignes longitudinales marrons et à l'apex bituberculé (photos 5 et 6). Les deux lobules le long du lobe médian sont droits (non recourbés) et couverts de poils (photos 2, 5 et 6). Lobes latéraux grands, blanc sur la surface externe et couverts de points dans la face intérieure (photos 2 et 5). Éperon triangulaire et marqué de brun (photo 4).

Inflorescence : (photo 7) extrêmement courte, ne dépassant pas les 5 cm et portant de 2 à 5 fleurs.

Plante : (photos 7 et 8) pouvant atteindre le mètre et se caractérisant par un entre-noeud d'une longueur unique dans le genre Vanda. Feuilles retombantes et souvent tordues sur elles-mêmes.  



samedi 16 décembre 2017

VANDA X HEBRAICA (VANDA DENISONIANA VAR. HEBRAICA)


Exemple de Vanda x hebraica tel qu'il est présenté par Motes, Gardiner & Roberts :

 
                                           
                                  Vanda x hebraica présentant quantité de points sur les pétales et sépales :



Un exemple de Vanda denisoniana blanc ivoire pur, aucun points sur les pétales et sépales :



Ce Vanda brunnea est un bon exemple de l'introgression de gènes de Vanda denisoniana dans l'espèce, le labelle de V. brunnea pur étant normalement marron :




Motes, Gardiner & Roberts, 2016

Section Obtusiloba

Si Vanda denisoniana et Vanda brunnea sont deux espèces clairement définies, l'étroite parenté entre les deux taxons a toujours posé des problèmes taxinomiques s'agissant des fleurs claires mais rayées, tessellées ou avec des points. On les dénommait auparavant Vanda denisoniana var. hebraica. Mais le concept restait vague, sujet à différentes interprétations et n'était pas entièrement satisfaisant. On est resté ainsi dans le flou jusqu'en 2016 quand Motes, Gardiner & Roberts se sont employés à étudier la question.
Il en ressort que les plantes aux fleurs rayées, tessellées ou avec des points sont en fait le résultat d'une hybridation naturelle entre V. denisoniana  et V. brunnea. L'importance de l'introgression des gènes de V. brunnea dans ces plantes de V. denisoniana est variable : plus ou moins évidente ; bien évidemment en corrélation avec la génération, lointaine ou pas, où l'apport de V. brunnea a eu lieu.

L'inverse est bien entendu tout aussi possible : l'introgression de gènes de V. denisoniana chez V. brunnea. Par exemple les nombreux Vanda brunnea au labelle jaune : Vanda brunnea pur a un labelle marron, le labelle jaune résulte cette fois d'une introgression des gènes de V. denisoniana chez V. brunnea. Tandis que V. denisoniana pur est "blanc à jaune prononcé (voire orange) sans points" (Motes, Gardiner & Roberts, 2016).

Cet hybride naturel entre ces deux espèces si proches a été nommé Vanda x hebraica.
Le nom hebraica se rapporte aux motifs sur les tépales de certaines plantes censés évoquer l'hébreu.

Synonyme : Vanda denisoniana var. hebraica

Répartition : Birmanie (Myanmar) , province du Yunnan en Chine et Thaïlande où Vanda denisoniana et Vanda brunnea sont tous les deux présents.

Fleurs : similaires par la forme et la taille à V. denisoniana mais en général plutôt jaunes ou, plus rarement, flirtant avec le marron. Sépales et pétales rayés, tessellés ou avec de nombreux points (toutefois il ne convient pas aux plantes ayant seulement quelques points sur les tépales de les libeller x hebraica). Les lobes latéraux sont grands et arrondis, caractéristique partagée par les deux parents. Le labelle est plus proche de celui de Vanda brunnea, c'est à dire avec une contraction plus marquée en son milieu.

Plante : les ports de Vanda denisoniana et Vanda brunnea étant, eux aussi, extrêmement proches, les plantes ont logiquement l'aspect des deux espèces.




mardi 28 novembre 2017

VANDA PERPLEXA






M. Motes & D. L. Roberts 2013

Section Deltoglossae

Vanda perplexa, pouvait-on nommer plus à propos cette secrète espèce, insaisissable et pas toujours identifiable ?
Bien que publiée en 2013, l'espèce n'est pas une découverte puisque déja connue mais n'avait jamais été proprement décrite.
Ce taxon ext considéré par M. Motes et D. L. Roberts comme l'interprétation erronée faite par Blume de Vanda furva que ce dernier avait présenté avec un labelle rose et non pas jaune, comme il se doit.

Très proche de Vanda insignis et surtout de Vanda limbata, avec lequel il a d'incontestables affinités, l'identification entre V. limbata et V. perplexa peut s'avérer extrêmement ardue dans certains cas. Les fleurs, l'inflorescence, le cal et le port de la plante permettent toutefois de les distinguer.

Synonyme : sans synonyme.

Répartition : dans la description originale, Motes et Roberts sont peu précis concernant l'aire de répartition, faisant référence à l'ile de Rinac, dans le célèbre parc nationale de Komodo en Indonésie et à Bima, une région à l'est de Sumbawa. D. Metusala affina ultérieurement ces indications et estime qu'à l'ouest de Lombok pousse V. limbata qui est progressivement remplacé par Vanda perplexa à l'est.

Fleurs : (photo 1, 2 et 4) la principale difficulté qui peut se présenter est de pouvoir distinguer Vanda perplexa de Vanda limbata. Si certaines formes sont aisément reconnaissables, d'autres peuvent s'avérer être un véritable casse-tête à identifier... Le premier point à considérer est la taille des fleurs (ainsi que celle de la plante, ce qui est évoqué plus bas) : Vanda perplexa a des fleurs de 3 à 3,5 cm tandis que Vanda limbata a des fleurs de 4 à 5 cm. Le labelle de V. perplexa mesure 1,4 cm de large et est rectangulaire ; celui de V. limbata mesure 1 cm de large, en forme de violon (pandurate) et particulièrement étroit en son milieu. Le cal est également différent : chez Vanda perplexa, celui-ci n'est pas concave et avec une petite pointe en son milieu. Pour Vanda limbata, le cal est concave sans, il y va de soit, de pointe en son milieu. Voir les photos comparatives en fin d'article des différents callus, photos par Mathew Jose Mathew que je remercie particulièrement. La plupart des fleurs de Vanda perplexa sont rouges foncés devenant oranges en vieillissant. Certaines plantes produisent cependant des fleurs aux couleurs proches des formes javanaises de V. limbata, ajoutant ainsi à la confusion... La forme des pétales et sépales de V. perplexa est fluctuante et les sujets sont souvent finement tessellés. Le labelle, rose à mauve, est donc rectangulaire.

Inflorescence : (photo 3 et 5) complètement érigée, courte, mesurant de 14 à 16 cm (celle de V. limbata est longue de 30 cm et oscille). Celle de V. limbata dépassant largement les feuilles, tandis V. perplexa a une inflorescence courte (photos 3 et 5).

Plante : (photo 5) relativement petite, d'une hauteur au plus de 50 cm aux feuilles étroites (les plantes de V. limbata sont beaucoup plus robustes et montent jusqu'à un mètre avec des feuilles plus larges).

                             
                                             COMPARATIF :

Ci-dessous, Vanda perplexa : fleur de 3 cm, labelle rectangulaire.


Ci-dessous, Vanda limbata (ile de Java) : fleur de 5 cm et labelle en forme de violon (pandurate).


 Vanda limbata, labelle en forme de violon.
Photo : Maryse Deraeve.


Vanda perplexa (ile de Sumbawa) : fleur de 3,5 cm, labelle rectangulaire.


                 Vanda limbata à gauche et Vanda perplexa : différence de taille et forme du labelle.




                                      IDENTIFICATION PAR LES CALLUS :

                    Vanda perplexa, le cal n'est pas concave avec une petite point en son milieu.
Photo par Mathew Jose Mathew, Kerala, Inde :



                              Vanda limbata, le cal est concave, sans pointe au milieu.
Photo par Mathew Jose Mathew, Kerala, Inde :




dimanche 11 juin 2017

VANDA MINIATA (ASCOCENTRUM MINIATUM)








(Lindl.) L. M. Gardiner 2012

Section Ascocentrum

À moins d'avoir une plante venant d'Indonésie, si vous pensez posséder un Vanda miniata / Ascocentrum miniatum il s'agit en réalité d'un Vanda garayi. Malgré la scission entre les deux espèces par le taxonomiste E. Christenson, les producteurs d'Indochine et particulièrement ceux de Thaïlande n'ont jamais cessé de vendre et d'inonder le marché de Vanda / Ascocentrum garayi sous le nom de Vanda miniata / Ascocentrum miniatum.  Les collectionneurs sont ainsi persuadés d'avoir un Vanda miniata / Ascocentrum miniatum en raison des plantes qui sont exportées à la source avec une identification erronée.
Vous trouverez un autre article concernant Vanda garayi dans le blog. Par contre, nous allons donc dans cet article nous pencher exclusivement sur le vrai Vanda miniata qui est en fait une plante très rarement cultivée en dehors de l'Indonésie.
L'erreur courante est de penser que le nom de l'espèce fait référence à la taille de la fleur. En fait, c'est relatif à la couleur de miniata.  Sinon ce serait "minutum.

Synonyme : Ascocentrum miniatum.

Répartition: Ile de Java en Indonésie.

Fleurs : d'approximativement 1,5 cm. Malgré des pédicelles relativement longs, les fleurs oranges sont rapprochées et offrent ainsi des floraisons très compactes (photo 1). Les pétales et sépales sont plus clairs et presque translucides par rapport à V. garayi. Ils sont également plus effilés rendant la fleur beaucoup moins ronde que V. garayi. Le labelle de Vanda miniata est largement courbé et descendant (photo 2). Éperon long et complètement vertical. Vanda miniata, tout comme Vanda garayi, n'est pas parfumé.

Inflorescence : souvent multiples (photo 3), elles peuvent être longues de 25 cm et porter jusqu'à 30 fleurs.

Plante : de petites tailles. Les plantes produisent de nombreux rejets en vieillissant (photo 4). Feuilles coriaces et fortement recurvées (photo 5 et 6).